Trop manger : un manque de volonté ?
"Trop manger" est un sujet qui fait parler les foules et bien souvent on entend des trucs du genre : "ceux qui mangent trop manque de volonté !" ? De quoi faire monter la moutarde au nez, n'est-ce pas ?
Personnellement, je ne compte plus le nombre de personnes qui m’écrivent en me disant « Sandra, je crois que je manque de volonté ».
C’est dingue ! Parce que finalement ces personnes sont certainement celles qui ont le plus de volonté au monde ! Cela fait des années qu’elles cherchent des astuces pour apprendre à moins manger, et qu’elles persistent…
Vous allez voir, moins manger peut s’avérer difficile et une simple explication sur « LA cause » serait carrément limitante. Oui, parce que trop manger est un problème bien plus complexe qu’on ne l’imagine, je vous garantis qu’on ne peut pas le réduire à de la simple volonté !
Est-ce que vous avez le sentiment de trop manger au quotidien ?
Si la réponse est : « oui ! », laissez-moi deviner…
…trop manger devient un problème à vos yeux, car cela influence votre santé (par exemple, le diabète type 2, obésité, maladies cardiovasculaires, etc.) ou encore parce que cela augmente votre poids.
… quand vous mangez trop, vous vous sentez nul de ne pas arriver à manger moins, vous avez l’impression que vous n’y arriverez jamais, comme si vous étiez « addict » à la nourriture. Les sentiments de manque de confiance, manque d’estime, manque de volonté vous envahissent…
Aujourd’hui, vous allez mieux comprendre ce qui vous arrive.
Les déclencheurs qui vous font (trop) manger :
En regardant un peu les conseils sur internet, j’ai remarqué que la majorité des sites donnent une liste de conseils à la va-vite pour moins manger, mais à quoi servent ces conseils si on ne prend pas le temps de comprendre les véritables déclencheurs de notre consommation ?
J’ai trouvé que les astuces étaient peu complètes et c’est pour cette raison que j’ai voulu écrire cet article, pour que vous compreniez la complexité derrière votre alimentation.
Il n’y a pas qu’une seule raison qui nous amène à manger.
Dans cet article, vous allez comprendre pourquoi manger moins n’est pas qu’une question de volonté et ce qui se cache derrière cet acte essentiel à notre survie. On pourrait rester des heures à parler de chacun des facteurs, aujourd’hui je ne vais que faire un bref résumé.
Nous pouvons diviser nos prises alimentaires en deux grandes catégories :
Prise alimentaire homéostatique :
Je sais, on dirait un grand mot compliqué… Mais je vous explique tout ! ;)
Notre corps est à la constante recherche d’un équilibre interne pour bien fonctionner. Je ne vous apprends rien quand je vous dis que nous mangeons pour nous maintenir vivants :)
Du coup, notre corps déclenche des hormones qui nous envoient les fameuses sensations alimentaires (exemple : la gréhline qui déclenche la sensation de faim, la leptine qui déclenche la sensation de satiété).
Bref, la prise alimentaire homéostatique, c’est ce qu’on pourrait appeler dans le langage courant « la vraie faim ».
Sauf que, pas si vite ! Ce serait parfait si nos sensations alimentaires pouvaient expliquer pourquoi on mange. Mais il y a certains aspects qui peuvent chambouler ces hormones et donc modifier nos sensations alimentaires. J’en parlerai dans un autre post, mais j’aimerais tout de même résumer rapidement deux points importants :
- Quand on fait des régimes ou quand notre poids change, on chamboule ces hormones dans notre corps. Ceci explique, en grande partie, pourquoi les personnes qui me suivent ici, ne ressentent plus la faim et/ou la satiété.
- Les sensations alimentaires n’ont rien à voir avec les calories. Néanmoins, nous savons aujourd’hui qu’il y a des types d’aliments qui déclenchent plus rapidement la faim et satiété que d’autres.
Donc, si vous ne ressentez plus vos sensations alimentaires, c'est fort probable que vous mangiez au-delà des besoins de votre corps...
Et maintenant, vous savez que même « la vraie faim », peut être modifiée par des facteurs externes et chambouler notre neurobiologie…
Donc, première preuve que ce n’est pas que de la volonté ! ;)
Prise alimentaire non-homéostatique :
Entre nous, avez-vous déjà eu une envie irrésistible de manger même sans avoir faim ?
Allez, avouez-le !
Vous êtes au resto, vous vous sentez pleine, et là le serveur vient avec un superbe plateau à desserts ! Comment résister à cette tentation, n’est-ce pas ? ;)
Vous l’aurez compris, ce type de prise alimentaire concerne toutes les fois où nous mangeons sans faim (et donc, que nous mangeons trop, puisque notre corps n’en a pas besoin pour bien fonctionner).
Plusieurs facteurs peuvent nous mener à trop manger même si notre corps ne déclenche pas la sensation de faim. De façon générale, je les classe en trois sous catégories, même si encore une fois, on pourrait y passer des heures :
Manque d’énergie : Vous avez plus de risques de manger quand vous n’êtes pas dans une bonne énergie. Par exemple, vous avez des fortes chances de déclencher plus d’envies de manger quand vous n’êtes pas en forme, que vous n’avez pas un bon sommeil, vous avez bu de l’alcool, que vous ne faites pas d’activité physique (au passage, moins vous bougez, plus vous êtes fatigué), que vous faites un régime trop restrictif, ou encore face à certaines maladies.
Frustration/Contrariété : Vous savez ce genre de jour, où rien ne s’est passé comme prévu, ou encore quand vous avez une tâche importante que vous procrastinez ? Les disputes avec votre chéri, la prise de tête au travail, le dossier qui n’en finit jamais ? Bref, en général ces moments génèrent des émotions (dans la plupart des cas désagréables). Dans ces situations, manger nous sert de régulateur émotionnel.
Automatismes : Ici, ce sont tous les petits gestes que nous faisons sans réfléchir. Cela peut être des habitudes, comme : manger à des heures fixes même si on n’a pas faim, ouvrir le frigo sans réfléchir quand on rentre, boire du soda à la place de l’eau sans y penser, etc. Bref, tous ces petits gestes qui sont devenus des réflexes quotidiens à force de les répeter. Manger par automatisme peut également se déclencher face à un environnement propice, par exemple quand nous sommes confrontés à trop d’aliments à la fois (les buffets… difficile de résister, n’est-ce pas ?), quand nous mangeons dans des grandes assiettes, le fait que la nourriture est facilement accessible, entre autres…
Si on regarde vraiment ce qui nous fait manger, nous allons avoir des facteurs, neurobiologiques, comportementaux, cognitifs, émotionnels, sociaux, environnementaux, ou encore éducatifs.
Donc, comme vous le voyez, arrêter de trop manger n’est pas qu’une question de volonté ! C'est bien plus complexe que cela...
Du coup, vous imaginez bien que cela arrive à tout le monde de trop manger occasionnellement (si, si… même moi !) puisque notre consommation est différente selon le moment, le jour, l’endroit, notre état intérieur, , nos ressources internes et extérieures.
Si vous aussi, ça vous fait monter la moutarde au nez d’entendre qu’arrêter de trop manger est une question de volonté, partagez cet article pour la culture générale de votre entourage et vos amis ;)
Bonne nouvelle : vous pouvez gérer ses déclencheurs !
Maintenant que je vous ai expliqué plusieurs facteurs de notre consommation, le but n’est pas de se résigner à notre sort et de ne rien faire, surtout si aujourd’hui trop manger est devenu une souffrance pour vous.
Vous imaginez pouvoir reprogrammer votre cerveau, et faire en sorte qu’il est envie de moins manger naturellement ?
...Le rêve n’est-ce pas ? :)
Au long des prochaines semaines, avec le #MoisSansCompulsions vous pouvez recevoir en email par jour pour vous aider à mieux gérer votre alimentation ;)